วันพุธที่ 14 สิงหาคม พ.ศ. 2556

le bonnet phrygien


        le bonnet phrygien

Le bonnet phrygien est une coiffure de laine haute, souvent teinte en rouge. C'est le symbole d'une origine orientale, que l'on représentait coiffant Pâris (fils du roitroyen Priam, originaire de Phrygie). Repris dans l’iconographie romaine tardive, il est par exemple porté par les prisonniers perses sur les bas-reliefs de l'arc de Galère ou de la colonne d'Arcadius (en Perse, il était porté par la divinité Mithra qui serait apparue au moins au xvie siècle av. J.-C.) et par les rois mages sur les reliefs ou les fresques paléochrétiennes (comme symbole du mage oriental).

Le bonnet phrygien tire également sa symbolique de liberté, de sa ressemblance avec le pileus1 (chapeau en latin) qui coiffait les esclaves affranchis de l'Empire romain, représentant leur libération.
Aux États-Unis, il a été un symbole de liberté pendant la guerre d'indépendance. Il est toujours présent sur le drapeau de l’État de New York.
Ce bonnet est repris en France au début de l'été 1790 comme symbole de la liberté et du civisme, d'où son nom de « bonnet de la liberté ». Le bonnet phrygien devient symbole de la Révolution française, et de l'automne 1793 à juillet 1794 (période de la Terreur), il est porté dans beaucoup de collectivités administratives du pays. Depuis la Révolution, le bonnet phrygien coiffe Marianne, la figure allégorique de la République française.
Il fut aussi porté par les Patriotes de la rébellion de 1837-39, héros nationaux du Québec, et figure sur plusieurs drapeaux et armoiries des pays d'Amérique latine.

Le bonnet phrygien sous la Révolution française

Prémices

Bien avant de figurer dans le blason révolutionnaire de la France, en 1675, le bonnet rouge avait déjà donné son nom à la « Révolte des Bonnets rouges », révolte populaire de Bretagne contre les empiétements illégaux du pouvoir royal : taxe sur la vaisselle d'étain, le tabac, et création du papier timbré…
On s'en coiffait pendant la Révolution pour évoquer la liberté. Qu'il ait été d'emblée choisi comme bonnet phrygien en souvenir des esclaves romains affranchis, ou bien qu'il s'agisse du bonnet rouge des premières bandes marseillaises venues à Paris, peut être emprunté aux galériens de Toulon2, ou aux montagnards catalans3 et assimilé ensuite au symbole phrygien, il fut, en tout cas, pris comme insigne par les partisans les plus déterminés de la République.

Adoption du bonnet rouge
Selon Auguste Dupouy, des soldats suisses du Régiment de Châteauvieux qui s'étaient révoltés à Nancy contre leurs officiers avaient été envoyés au bagne de Brest (affaire de Nancy). Leur grâce ayant été décidée en 1792 par l'Assemblée législative, ils reviennent à Paris coiffés du bonnet rouge des bagnards et sont reçus en triomphe par la population qui adopte ce bonnet pour emblème de la République4. Le 20 juin 1792, le peuple de Paris, qui avait investi les Tuileries, força Louis XVI à se couvrir du bonnet rouge, alors déjà identifié comme phrygien.
En effet, dans le Journal des Révolutions de Paris (3-10 octobre 1789), on voit la gravure d'un projet de cocarde où la nation est figurée, une main sur les tables de la Constitution et des Droits de l'Homme ; l'autre sur un faisceau couronné du bonnet phrygien de la liberté, sans préjudice d'un médaillon de Louis XVI, à l'écusson fleurdelisé. Toujours selon Auguste Dupouy, il est même possible que l'assimilation à un symbole antique ait été faite pour amoindrir la portée provocatrice d'un bonnet de rebelle, de bagnard et de galérien : dans L'Histoire numismatique de la Révolution, par M. Hennin (in-4°, 1826) on voit divers dessins où rayonne ce bonnet phrygien, orné de la cocarde, comme celui de la médaille relative à la nomination de Jean Sylvain Bailly commemaire de Paris, après la prise de la Bastille ; la ville de Paris y est représentée tenant à la main une pique surmontée du bonnet, tandis qu'à sa gauche on aperçoit un vaisseau (sans doute le vaisseau légendaire), dont la proue est ornée de fleurs de lys. Grâce à ce glissement symbolique vers l'antiquité, une partie de la Cour elle-même put se prêter de bonne grâce à l'étiquette du temps, comme le prouve le l'aveu du marquis de Villette : « Nous avons pris le bonnet de la Liberté sans tant de cérémonie » (Chronique de Paris du 25 janvier 1790).
Après l'abolition de la noblesse et des armoiries, le bonnet phrygien fut apposé sur leurs panneaux de voitures par un grand nombre de riches patriotes, et cette mode ne fit l'objet d'aucun décret spécial, malgré l'opportunité du moment pour instituer légalement le bonnet phrygien comme emblème national. Jusqu'en 1792, on associa généralement, dans les municipalités et les sections, le bonnet aux fleurs de lys ; on l'y plaçait même au-dessus, comme type ou expression d'une souveraineté supérieure. En un mot, c'était le cimier du nouveau blason de la France, sans qu'aucun décret législatif en eût réglé l'adoption.
La vogue du bonnet, comme coiffure, date du milieu de l'année 1791 ; elle devint contagieuse dans les premiers mois de 1792. Ainsi que l'écrivait le marquis de Villette (12 juillet 1791) : « Cette coiffure est la couronne civique de l'homme libre et du Français régénéré ». Ajoutons qu'il figure bientôt après au Champ de Mars, à la célébration du 14 juillet, au milieu des décorations qui rehaussaient l'autel de la patrie. Quant à la couleur rouge, elle fut adoptée, contre l'opinion de Robespierre, comme la plus vivace et la plus éclatante, celle de la flamme et de la vie ; le farouche tribun ne voyait aucun signe de liberté supérieur à la cocarde, et c'était avec elle, disait-il, qu'il voulait vivre et mourir ! Plus enthousiaste que la plupart de ses collègues, le général Kellermannpublia au camp de Wissembourg, le 15 juillet 1792, un ordre du jour qui instituait le bonnet rouge comme un signe sacré, dont il interdisait le port à ceux qui n'y seraient pas autorisés d'une façon spéciale, après quelque acte d'un mérite éclatant. On voit que Kellermann voulait en faire un type de décoration.
L'entraînement fut tel, à Paris et ailleurs, que cette coiffure symbolique devint un signe de ralliement et une manière de réponse aux aristocrates ; des prêtres constitutionnels disaient même lamesse en bonnet rouge, comme l'évêque de BourgesPierre Anastase Torné.
C'est à l'ouverture de la séance du 22 septembre 1792 (troisième séance de la Convention) que, sur la proposition de Billaud-Varenne, on décréta que « tous les actes publics seraient datés de la première année de la République. Le sceau de l'État portera pour légende ces mots : République de France. Le sceau national représentera une femme assise sur un faisceau d'armes, tenant à la main une pique surmontée du bonnet de la liberté. » Ce décret voté au milieu du bruit et alors que la séance était à peine commencée, ne se trouve pas dans le compte-rendu du Moniteur, ni dans celui de plusieurs autres journaux.
On voit que la pique faisait partie du blason révolutionnaire, parce qu'elle répondait mieux aux idées de l'époque que le faisceau consulaire, et qu'en 1792, les patriotes l'inventèrent à défaut d'armes et de munitions ; elle devint, dès lors, inséparable du bonnet de la Liberté et lui prêtait son aide en élevant celui-ci aux hauteurs idéales qu'il devait atteindre. À la suite d'une motion de Garran de Coulon, la Convention décréta que les galériens ne seraient plus coiffés du bonnet rouge, publiquement consacré comme l'insigne du civisme et de la liberté. De son côté, la commune de Paris avait arrêté (6 novembre 1793) que le bonnet serait désormais la coiffure officielle de tous ses membres, et, pour mieux consacrer l'égalité des sépultures, elle décida que les morts sans distinction, seraient conduits à leur dernier asile précédés d'un commissaire décoré du bonnet rouge et de la cocarde.
Après le 9 thermidor, une forte réaction s'éleva contre le bonnet rouge, et on essaya de le faire disparaître sans y parvenir complètement, car on s'en coiffait encore sous le Directoire, et le sceau du Conseil des Cinq-Cents, le portait aussi comme timbre officiel de l'État. Son règne s'étendit, malgré l'ostracisme dont le frappait Bonaparte, jusqu'au lendemain du 18 brumaire et aux débuts du Consulat pour s'effacer enfin complètement devant l'EmpireOn essaya vainement de le remettre à la mode après les révolutions de 1830 et de 1848, ainsi qu'après le 4 septembre 1870, mais l'esprit public, qui n'y voyait qu'un réveil du terrorisme de 1793, dédaigna cet insigne du passé[réf. nécessaire].
Quant à l'armée, ses drapeaux ont été surmontés d'un fer de lance dès 1791. La Convention imposa bien le bonnet phrygien au drapeau de l'armée, mais peint au centre de l'étoffe et surmontant le faisceau du licteur entouré de branches de chêne et de laurier. Cet insigne ne plut pas aux troupes et le bonnet fut rarement phrygien dans tout son écarlate sur les drapeaux des demi-brigades, tant sur les drapeaux régimentaires que sur ceux de bataillon, car il y avait alors un drapeau particulier dans chaque bataillon non pourvu du drapeau du régiment. Ce drapeau particulier était aux trois couleurs nationales disposées suivant le dessin adopté par la demi-brigade. Le drapeau régimentaire porté par le deuxième bataillon des demi-brigades à trois bataillons avait les trois couleurs disposées verticalement. Il remplaçait l'ancien drapeau blanc colonel.
La Convention ne distribua pas de drapeaux aux troupes de ligne. Les régiments, comme après 1870, durent se pourvoir sur leur masse générale d'entretien, ce qui leur permit de représenter le bonnet phrygien peint sur l'étoffe, tantôt de couleur grise, souvent en gris avec le repli de haut peint en rouge, ce qui faisait ressembler le bonnet à un casque surmonté d'un cimier écarlate ; puis lorsque les numéros des demi-brigades furent remaniés lors d'une dernière formation, le bonnet fut généralement remplacé par un casque antique surmonté d'un cimier ou d'une crinière écarlate ou cramoisie, et le casque peint de couleur argentée. C'est ainsi que furent les drapeaux jusqu'à l'Empire. (Cottreau).
Il s'agit ici des troupes régulières et non des innombrables corps francs et bataillons de gardes nationaux dont les insignes varièrent à l'infini et suivant les variations de la politique et de l'opinion, comme ceux de la garde nationale de Paris.

Utilisation de par le monde

Il existe cependant à l'Arsenal de Vienne (Autriche) trois drapeaux pris durant les guerres de la Révolution, qui, au lieu de pique, portent à l'extrémité de la hampe, un bonnet phrygien. Cet emblème est assez rare et la plupart des drapeaux n'en sont pas munis.
Il est à remarquer aussi que le bonnet phrygien, avec deux poignards croisés, fut adopté comme emblème par Henri III Page d'aide sur l'homonymie. On peut consulter à ce sujet un des derniers mémoires de M. Egger, publié dans le Journal des savants, sur l'assassinat politique dans l'Antiquité (L'Intermédiaire des chercheurs et des curieux, année 1895).
Depuis le xixe siècle, il a été adopté, comme emblème héraldique, par les Républiques suivantes :
  • République du Paraguay en 1854 : un lion assis sur son derrière, au pied d'une pique surmontée d'un bonnet phrygien de gueules.
  • République argentine : coupé d'azur et d'argent à deux bras au naturel se donnant la main, mouvant des flancs de l'écu et tenant une pique haute en pal surmontée d'un bonnet phrygien de gueules. L'écu est sommé d'un soleil radié d'or.
  • République d'Haïti : d'argent à un palmier planté sur une terrasse de sinople, sommé d'un bonnet phrygien de gueules et accosté de deux canons acculés au naturel.
  • République française : le bonnet phrygien coiffe une tête de jeune femme sur les monnaies. La République n'a pas encore adopté légalement un blason officiel.
  • République du Salvador : un bonnet phrygien (gorro frígio) de gueules figure comme emblème patriotique sur les armoiries du Salvador, depuis le 17 mai 1912. Aussi dénommé « bonnet de la liberté » le bonnet proclame, de ce fait, la liberté et les rayons de sable qui en émanent représentent les idéaux du peuple salvadorien.
Les timbres-poste de la République de Liberia (Afrique) gravés en 1860 pour l'affranchissement de la correspondance, représentent la Liberté coiffée d'un bonnet phrygien, armée d'une pique et portant un bouclier ovale. Elle est assise au bord de la mer sur une pierre portant ce mot inscrit : Liberia. Un navire, toutes voiles dehors, paraît à l'horizon. C'est à peu près le dessin du sceau de la République nègre.
Mithra ou Mithras, divinité des anciens Perses, était représentée sous la forme d'un jeune homme avec un bonnet phrygien, une tunique verte et un manteau flottant sur l'épaule gauche ; il était armé d'un glaive qu'il plongeait dans le cou d'un taureau.
« Depuis le 10 août, et malgré les réticences des Jacobins, les chefs de section ont adopté le bonnet rouge. Il s'est généralisé au mois d'août 1793. Le 16 brumaire, le Conseil Général a décidé que tous ses membres le porteraient. Par contre, les républicaines révolutionnaires ne parviendront pas à l'imposer aux femmes. Bientôt, les Sans-Culottes ne seront plus seuls à s'en faire gloire: les prudents arboreront fièrement eux aussi, un bonnet rouge, qu'ils abandonneront dès la chute du mouvement populaire
                                         





(la Marianne)

 File:MariannedeTheodoreDoriot.JPG



Marianne   est la figure allégorique de la République française. Sous l’apparence d’une femme coiffée d’un bonnet phrygien, Marianne incarne la République française et représente par là-même les valeurs républicaines françaises contenues dans la devise : « Liberté, Égalité, Fraternité »

L’origine du prénom

Marianne pourrait avoir plusieurs origines, soit arabe maryame, soit hébraïque Mariana, Marianha, soit de la contraction de "Marie et de Anne".
Dans la seconde hypothèse, le discours est très prolixe à justifier la thèse. Les deux prénoms Marie et Anne étaient très répandus au xviiie siècle enFrance, et portés par plusieurs reines, dont Marie de MédicisAnne d’AutricheMarie-Antoinette. L'usage était, à la fin du xviiie siècle, très répandu dans les milieux populaires, notamment à la campagne, ou encore dans le personnel domestique des maisons bourgeoises. Son utilisation comme symbole de la République a été attribuée à une chanson révolutionnaire du pays albigeois, la Garisou de Marianno (en français, la Guérison de Marianne), composée par le cordonnier-poète Guillaume Lavabre, de Puylaurens1 2. La chanson, racontant les avatars du nouveau régime, fut vraisemblablement écrite en octobre 1792, une dizaine de jours seulement après la fondation de la République. Il s’agit de la première occurrence du prénom Marianne en tant que symbole de la République. Marianne y représentait la devise française.
Bien que cette chanson date de 1792 et soit déjà mentionnée dans le trésor du Felibrige de Frédéric Mistral, l’association de la chanson au symbole de la République n’a été faite qu'en 1976. Quoi qu'il en soit, le village de Puylaurens revendique désormais le titre de « berceau occitan de la Marianne républicaine ». Les aristocrates contre-révolutionnaires utilisaient le double prénom Marie Anne, la forme « Marianne » leur paraissant trop populaire, à la limite vulgaire. Les révolutionnaires ont adopté cette dernière pour symboliser le changement de régime, mais surtout ils mettaient en avant la symbolique de la « mère patrie », de la mère nourricière qui protège les enfants de la République. Les républicains du Midi contribuèrent aussi à associer ce prénom à leur idéal politique (reprenant la chanson en occitan La Garisou de Marianno, qui est très populaire à l’automne 1792). L’utilisation de ce prénom comme symbole serait donc né d’un consensus entre les partisans et les adversaires de la République, puis rapidement accepté par tout le peuple français.
D’après une version alternative, le premier modèle de Marianne aurait été une jeune fille de Sigolsheim en Alsace.

Surnom

Elle fut surnommée avec mépris « la gueuse » par les monarchistes, c'est-à-dire la mendiante ou la femme de mauvaise vie. Notamment dans la chanson des Camelots du roi, composée vers 1908-1910, où les partisans de l'héritier du roi de France prétendent vouloir la pendre ou lui « casser la gueule » sur l'air du chant révolutionnaire La Carmagnole. En 2006, Gérard Boulangerreprend un slogan célèbre dans le titre de son ouvrage portant sur la Seconde Guerre mondiale : À mort la Gueuse ! Comment Pétain liquida la République à Bordeaux


Théâtre

  • Mariane est le nom de la jeune femme dont Harpagon et son fils Cléante sont amoureux, dans la pièce de théâtre L'Avare, de Molière. Dans cette pièce datant de 1668, elle représente l'enjeux du libre choix contre le choix imposé par la tradition.

Île de la Cité

   

L’île de la Cité est une île située sur la Seine, en plein cœur de Paris. Elle est considérée comme l'antique berceau de la ville de Paris, autrefois Lutèce. Elle appartient aux 1er et 4e arrondissementsGui de Bazoches l'évoquait en 1190 comme étant « la tête, le cœur et la moelle de Paris ». Sa superficie est d'environ 22,5 ha. Au 1er janvier 2007, la population de l'île de la Cité est de 1 168 habitants.
(M) Ce site est desservi par les stations de métro Cité et Saint-Michel.

Peut-être le berceau de Paris[modifier | modifier la source]

Une petite tribu gauloise nommée les Parisii y vivait depuis 250 av. J.-C.a 1,b 1. La région était riche en poisson et en gibier et l'accès d'une rive à l'autre de la Seine était facilité par la relative étroitesse du fleuve. Deux passerelles de bois prolongeaient la route naturelle nord-sud qui descendait du col de La Chapelle pour se diriger vers la montagne Sainte-Geneviève, évitant ainsi les nombreux marais alentour. Uneenceinte pourrait avoir été édifiée afin de protéger des assauts ennemis les quelques huttes rondes en paille qui abritaient la population.
Aujourd’hui, en raison de l'absence d'éléments archéologiques probants, aucun vestige gaulois, ni même une quelconque trace d'occupation antérieure à la conquête romaine n'ayant été découverts sur l'îlenote 1, des historiens et archéologues s'accordent sur l'hypothèse que les Parisii se soient en réalité installés plus loin que l'île de la Cité, soit à l’embouchure de la Bièvre, soit sur une autre île aujourd’hui disparue, soit à proximité de Nanterre. Une agglomération gauloise y a en effet été découverte en 20031, mais son existence ne semble pas incompatible avec celle d'un peuplement de l'île de la Citéc 1,2.
Celle-ci s'étendait sur 9 hanote 2, alors qu'aujourd'hui sa superficie totale est de 17 ha. La rive était en retrait d'une cinquantaine de mètres par rapport aux berges actuelles, en raison de l'irrégularité du fleuve et de l'instabilité des berges. En outre, plusieurs petits îlots n'ont été adjoints à l'île que plus tard.
En 52 av. J.-C., après la victoire de Jules César sur Vercingétorix, on assista à la naissance de Lutèce. Les Gaulois s'installèrent sur l'île et continuaient de vivre du fleuve, par la pêche et la batellerie, tandis que la ville gallo-romaine se construisait sur la rive gauche.

La naissance de Lutèce[modifier | modifier la source]

Plan de l'île de la Cité au ixe siècle
Au début de l’ère chrétienne, il existait sur l’île un temple païen, vraisemblablement édifié par les nautes, une riche corporation de navigateurs, à la gloire de Jupiter. En aval de l'île fut aussi édifié un Palaisnote 3 où résidait le représentant de Romea 1. Les rives furent stabilisées et certains bancs furent réunis à l'île3 afin de permettre un meilleur tracé des rues de trois mètres de large, bordées par des maisons à la romaine, d'un étagea 1, en pans de bois et torchis, avec un toit de tuiles ou de chaumeb 2. Le cardo maximus traversait l'île à l'emplacement de l'actuelle rue de la Cité, reprenant ainsi l'ancien chemin gaulois, mais avec un véritable empierrement, formé de cailloux et d'argile et recouvert de dalles en grès. Sur cet axe, les passerelles laissèrent place à deux ponts de bois sur pilotis. On estime la population à environ 1 500b 3. Le quai du port de Lutèce, établi au sud-est de l'île, fut construit lors du règne de Tibère, au début du Ier siècle.
Après le faste de la période du Haut-Empire, les premières invasions des Barbares, dès 276, obligèrent les habitants de Lutèce à se réfugier régulièrement sur l’île de la Cité, plus facile à défendre, pendant que les hordes ennemies ravageaient la Haute-Lutèce. Lors d'une vague de Huns emmenée par Attila, la population de la rive gauche, galvanisée par sainte Geneviève, reflua sur l'île et on édifia, au milieu du ive siècle, une enceinte d'une largeur de deux mètres à une distance d'une trentaine de mètres des rivages de la Seine. Dans l'axe du cardo furent percées deux grandes portes de dix mètres de largeur constituées de deux battants de bois. Sur la partie occidentale, le Palais devint en 357 la résidence militaire du césar Julien qui avait pris ses quartiers à Lutèce. En face s'élevait une grandebasilique civile de 70 mètres de long par 35 de large, à l'emplacement de l'actuel marché aux fleursb 4.
En 508Clovis, roi des Francs, fit de Paris la capitale de son royaume et s'installa dans le Palais de l'ancien gouvernement romain. Avec la christianisation, les églises se multiplièrent sur l'île. L'ancien temple gallo-romain fut remplacé entre 511 et 558 par une grande basilique chrétienne dédiée à saint Étienne, la Cathédrale Saint-Étienne de Paris, à l'emplacement de l’actuellecathédrale Notre-Dame de Paris, l’un des chef-d’œuvre de l’architecture gothique. L'enceinte gallo-romaine fut arasée à cet endroit afin de procéder à sa construction, selon les plans des basiliques constantiniennes, dressant ses colonnes de marbre et ses chapiteaux sans doute récupérés sur l'ancien temple des Nautes4. On éleva aussi le baptistère Saint-Jean-le-Rond et la basilique Saint-Germain-le-Vieux5,note 4. Deux monastères féminins sont édifiés, Saint-Christophe et Saint-Martial, de même qu'un oratoire en bois dédié à saint Martinc 2. Un violent incendie, en586, dévasta tout le quartier commerçant qui s'étendait du palais jusqu'aux églises de la partie sud-est. Même la prison proche du Petit-Pont fut détruite, laissant s'échapper les prisonniersnote 5.

Le siège du pouvoir royal et épiscopal[modifier | modifier la source]

Le palais de la Cité auxve siècle
Durant la période carolingienne, de 752 à 987, la vie de la capitale se concentra sur l’île. Mais à partir de Charlemagne, la Cité perdit son statut de capitale, la cour se déplaçant de ville en ville. Pillée, incendiée et dévastée par les Normands par trois fois, en 845856 et 861, elle fut affaiblie. Charles le Chauve, en 877, ordonna la restauration et le renforcement de l'enceinte gallo-romaine. On édifia aussi deux grandes tours, le Petit et le Grand Châtelet, afin de protéger l'accès aux ponts3, dont on resserra les piles afin de mieux contrôler le passage des bateauxnote 6. Les abbayes des deux rives avaient bâti des chapelles sur l'île, afin d'y mettre à l'abri leur trésor : c'est ainsi que furent érigées Saint-Germain-le-Vieux, Sainte-Geneviève-la-Petite, Saint-Landry-des-Arcis et, au siècle suivant, Saint-Barthélemyc 3.
Lorsque sept cents drakkars et quatre mille Vikings, emmenés par Sigfried, se présentèrent sur la rive occidentale de l'île de la Cité, Gozlinévêque de Paris, leur refusa le passage. S'ensuivit un long siège qui aboutit au départ des envahisseurs contre le paiement d'un tribut. En dehors de la Cité qui souffrit de ces longs mois de siège, tout fut anéanti et dévasté sur les deux rives. Le comte de ParisEudes Ier de France bénéficia de cette relative victoire des Parisiens et fut élu roi de Francie occidentale, en remplacement de Charles le Gros, accusé d'avoir tardé à protéger la ville.
Plan dit de Bâle de l'île de la Cité en 1550.
Alors que les derniers Carolingiens se tenaient surtout dans les vallée de l'Oise ou de l'Aisne, les Robertiens, établis dans la vallée de la Loire, se rapprochèrent de Paris. L'île de la Cité devint le siège du pouvoir : à l'ouest, le palais comtal devint résidence royale, même si Hugues Capet l'occupa rarement. Ses successeurs, quant à eux, y firent d'importantes modificationsa 2. La partie orientale fut dédiée au pouvoir épiscopal. Entre les deux, le quartier commerçant, autour du marché Palua 3,note 7, fournissait le roi et l'évêque en produits précieux6, mais la population se répandait surtout sur la rive droite, qu'on nommait « outre Grand-Pont »b 5.
La Cité n'était au xie siècle qu'un vaste chantier de construction, mais en 1112, le roi Louis VI le Gros s'installa dans le palais de la Cité, avec sa cour et le Parlementb 5, la Curia Regis. Sur les piles du Grand-Pont fut construit le Pont-aux-Meuniers, consistant en une rangée de moulins, qui fut doublé en 1142 par le Pont-aux-Changeurs, lequel prit alors à son tour le nom de Grand-Pont. Au sud, le Petit-Pont était lui aussi bordé de maisons et de commerces. L'ancienne vulnérabilité de l'île fut fortement amoindrie lorsque Philippe Auguste, né et marié dans le Palais de la Citéa 2, fit édifier, au tournant du xiiie siècle, sur les deux rives de la Seine, une enceinte qui enclava totalement la Cité. En 1163, l'évêque Maurice de Sully avait lancé la construction de la cathédrale Notre-Dame en même temps qu'il réformait l'organisation des paroisses autour de douze chapelles qui se dressaient sur l'îleb 6, afin d'y asseoir l'autorité épiscopale.

Le centre d'une capitale en croissance[modifier | modifier la source]

Île de la Cité (à droite) en 1590 ou 1593 ; à cette époque l'île est déjà très urbanisée. - Musée Carnavalet
Plan de Turgot de 1739, extrait Île de la Cité.
Vers 1300, le rimeur Guillot de Paris compose une première liste des noms de rues de Paris dans le Dit des rues de Paris. Ce document indique que la capitale comptait 310 rues dont 80 dans le quartier d'Outre-Petit-Pont (rive gauche), 36 dans « la Cité » et 114 dans le quartier d'Outre-Grand-Pont (rive droite)7.
Après plusieurs agrandissements initiés par Saint Louis et Philippe Le Bel, le Palais de la Cité fut abandonné, sur décision de Charles V, par la famille royale qui s'installa au Louvre. L'île de la Cité comptait alors cinq cents maisons, séparées par un dédale d'une quarantaine de rues insalubres, seules les quatre artères principales étant pavées depuis le règne de Philippe Augusteb 7. Le Pont-aux-Changeurs abritait une centaine de commerçants ; sur son axe, vers le sud, le pont Saint-Michel fut construit en pierre dès 1379 alors que le pont Notre-Dame remplaça, en 1413, l'ancienne passerelle nommée « planches Milbray », qui avait succédé au Grand-Pont gallo-romain. L'accès par le fleuve était régulé par la présence de lourdes chaînes qui prolongeaient les murs de la ville au-dessus de l'eau.
Plan de l'île de la Cité au xviiie siècle
Charles VII laissa définitivement le palais au Parlementa 2. Peu de changements intervinrent sur l'île de la Cité durant les siècles qui suivirent. Elle devint au xvie siècle un des seize quartiers administratifs. Henri III décida en1578 l'édification du Pont Neuf devant relier les deux rives en passant par la pointe aval de la Cité. L'île devait alors cesser d'être le passage obligé entre les deux rives et son développement et sa transformation en furent ralentis.Henri IV termina les travaux en 1607 et confia au président du Parlement de ParisAchille de Harlay, la tâche d'édifier un espace commercial autour de la future place Dauphineb 8, après avoir réuni les îlots alentournote 8. La statue d'Henri IV fut érigée en 1614. On reconstruisit aussi une partie du Palais dévastée par un incendie en 1618. Le pont au Change fut refait par Michel Villedo et Jean Androuet du Cerceau, entre 1639 et 1647, avec deux rangées de maisonsb 9.
Lors des xviie et xviiie siècles, l'île de la Cité a principalement été soumise à de nouvelles règles d'urbanisme, rectifiant l'alignement des immeubles, imposant un tracé rectiligne et modifiant les matériaux et l'aspect des façades. À la veille de la Révolution, il restait encore dix paroisses sur les quatorze antérieuresb 10. Après les violentes inondations de l’hiver 1801-1802, il fut décidé de ceinturer de quais toute l’île de la Citéb 11. La rue de Constantine fut percée sous Louis-Philippe, de même que la rue d’Arcole qui prolongea le nouveau pont d’Arcole, en remplacement de quelques rues étroites et fangeuses.

Métamorphose de l'île en siège administratif et lieu de tourisme[modifier | modifier la source]

De nombreux projets furent élaborés au milieu de xixe siècle afin de rendre à l'île de la Cité le rôle central de ses origines. Un fouriériste qui se faisait appeler Perreymondnote 9, dans ses Études sur la ville de Paris, fut un des premiers à suggérer un vaste programme de reconstruction de l'île afin d'en faire le centre religieux et culturel de la capitale, envisageant la construction d'un opéra et d'une grande bibliothèque. Viollet-le-Duc projeta, quant à lui, l'édification d'un grand palais épiscopal à proximité de la cathédrale. Il dut se contenter de rebâtir la sacristie de Notre-Dame8.
Mais ce furent surtout les travaux décidés par le baron Haussmann qui apportèrent la plus grande mutation de l’île de la Cité depuis le Moyen Âge : on rasa toute la partie comprise entre le palais de Justice et la cathédrale Notre-Dame, de même que l’est du chevet. Des centaines de maisons et de nombreuses petites églises disparurent. Seuls échappèrent à la démolition deux pans de laplace Dauphine ainsi que le cloître Notre-Dame. 25 000 personnes furent expulsées9. On édifia sur l’emplacement laissé libre la caserne de la Cité, devenue préfecture de police, et le tribunal de commerce. La large trouée du boulevard du Palais supplanta la sinueuse rue de la Barillerie ; la rue de la Cité absorba les vieilles rues du Marché-Palu, de la Juiverie et de la Vieille-Lanterne ; larue de Lutèce remplaça la rue de Constantine. Choix esthétique douteux, le parvis de Notre-Dame fut agrandi de six fois la surface qu’il occupait au Moyen Âge10, par la démolition de l’Hôtel-Dieu, qui fut reconstruit entre 1868 et 1875 plus au nord, et la suppression des maisons canoniales et de la vingtaine de sanctuaires qui entouraient la cathédrale selon la tradition médiévaleb 12. Ces transformations radicales sont encore aujourd'hui très contestée et suscitèrent de vives protestations en raison de la disparition pure et simple du cœur historique de Paris et de son histoire millénaire8.

Géographie[modifier | modifier la source]

Plan actuel de l'île de la Cité
L’île de la Cité est entourée par deux bras de la Seine : le Grand bras au nord et le Petit bras au sud. Sa forme oblongue rappelle celle d'un berceau, comme l'avait souligné Victor Hugo dans Notre-Dame de Parisnote 10. Dès l'époque préhistorique, la largeur de ces deux bras était la plus faible, le lit du fleuve étant réduit par la présence de la montagne Sainte-Geneviève au sud et des monceaux Saint-Merri et Saint-Gervais au nordb 13. En outre, une haute berge de sept mètres tranchée dans la plate-forme calcaire délimitait le fleuve sur sa rive droite, au nord-ouest de l'îleb 14. Cette géographie particulière participa au développement de l'île en favorisant la communication avec les deux rives du fleuve. Par les aménagements successifs réalisés depuis les premières implantations humaines et l'accumulation de remblais, l'île est aujourd'hui surélevée de huit mètres par rapport au niveau d'alorsb 15, que l'on constate toujours à la pointe de l'actuel square du Vert-Galant. Cette sédimentation artificielle a permis de protéger l'île des crues de la Seine.

Ponts[modifier | modifier la source]

De nos jours, on franchit la Seine à l’aide de neuf ponts, qui ont succédé aux deux simples passerelles de bois qui existaient dans l'Antiquité.
S'ils ont rempli une fonction défensive à l'époque des grandes invasions, les ponts ont aussi toujours été un vecteur essentiel de circulation et d'échanges commerciaux à la base du développement de la Cité et de la ville tout entièrec 4. À l'époque gallo-romaine puis mérovingienne, on enjambait la Seine par le « Grand-Pont » (aujourd'huipont Notre-Dame) et le « Petit-Pont », tous deux alignés sur l'axe du cardo maximusnote 11.
Construits en bois, souvent à la hâte et sans réelle maîtrise de l'ouvrage, ils sont régulièrement détruits lors des crues, des incendies ou des attaques ennemies. À la fin de Moyen âge, il existe cinq ponts, bordés d'habitations et très encombrés. Des bacs assurent dans le même temps le transport, d'une rive à l'autre, des hommes et des marchandisesc 5.
Parmi ces neuf ponts :
  • Seul le Pont Neuf traverse les deux bras (le Grand bras et le Petit bras), permettant de relier la rive droite à la rive gauche en passant par la pointe ouest de l'île ;

Places et espaces verts[modifier | modifier la source]

Le square Jean-XXIII et Notre-Dame, vus du pont de l'Archevêché
Jusqu'au xixe siècle, l'île de la Cité n'était qu'un dédale de ruelles bâties des deux côtés. Seul le jardin du Palais de la Cité, à la pointe occidentale, ouvrait depuis le règne de Saint Louis un espace de verdure, jusqu'à la mise en œuvre en 1578 de l'édification du pont Neuf : plusieurs tunnels de verdure comportant un berceau de treillage supportaient des ceps de vigneb 16,c 6.
De nos jours, l’île possède quatre espaces verts : le square du Vert-Galant sur la pointe ouest, le square de l’Île-de-France sur la pointe est, le square de la Place-Dauphine et, autour de Notre-Dame, le jardin de la place Jean-Paul-II (anciennement jardin de la place du Parvis-Notre-Dame) et le square Jean-XXIII (anciennement square de l’Archevêché), auxquels on peut ajouter le jardinet de la rue des Ursins.
À ces squares, il faut ajouter quatre places : la place du Pont-Neuf, la place Dauphine (derrière le palais de justice), le « parvis Notre-Dame - place Jean-Paul-II » (anciennement place du Parvis-Notre-Dame), et la place Louis-Lépine où se trouve le marché aux fleurs et aux oiseaux.

Voirie[modifier | modifier la source]

Les voies actuelles, rues, places et quais, de l'île de la Cité, sont peu nombreuses au regard du nombre élevé de ruelles étroites et fangeuses qui ont existé depuis le Moyen Âge jusqu'au milieu de xixe siècle. D'une vingtaine aujourd'hui, leur nombre était de quatre-trois en 130012.

Quais[modifier | modifier la source]

Les quais de l’île sont divisés en six tranches :

Voies[modifier | modifier la source]

Outre l’allée Célestin-Hennion, le boulevard du Palais et la promenade Maurice-Carême, l’île comprend aussi une dizaine de rues :

Bâtiments remarquables[modifier | modifier la source]

Deux bâtiments de l’époque médiévale sont des vestiges du « palais de la Cité » :
La cathédrale vue du square Jean-XXIII
On y trouve aussi :

Administration[modifier | modifier la source]

Sur le plan administratif, le boulevard du Palais délimite la frontière entre le 1er arrondissement (ou « arrondissement du Louvre », à l’ouest) et le 4earrondissement (ou « arrondissement de l’Hôtel-de-Ville », à l’est). La partie relevant du 1er arrondissement appartient au 1er quartier de Paris ou quartier Saint-Germain-l'Auxerrois ; celle du 4earrondissement forme avec l'île Saint-Louis le 16e quartier parisien ou quartier Notre-Dame. Cette particularité administrative ne date pas de la création des vingt arrondissements de Paris en 1859, mais de la Révolution française ou, plus justement, de la convocation aux États généraux de 1789.
Le quartier de la Cité, héritage de l'antique Lutèce, est l'une des quatre premières divisions administratives de la ville, même si son origine est incertaine14, avec Saint-Jacques-de-la-Boucherie, laVerrerie et la Grève, dont la mention apparaît dès le xiie siècle. Il n'existe pas au Moyen Âge de véritables divisions communales, largement supplantées par le cadre paroissialb 17. Cependant, l'insécurité qui règne au xive siècle incite le prévôt des marchands à fixer le cadre des quartiers, avec ses cinquantaines et ses dizaines. Au début du xve siècle, l'île de la Cité est le premier des seize quartiers que compte la ville dans l'enceinte de Charles V et prend le nom de « Notre-Dame »b 18,15. Lorsque le quartier reprend le nom de « La Cité » lors de la réforme municipale de1680note 12, il est étendu jusqu'à la pointe orientale de l'île Louviers, incluant de ce fait l'île Saint-Louis, seulement bâtie depuis les années 1640.
L'ordonnance de Louis XIV du 12 décembre 1702 qui divise Paris en vingt quartiers ne modifie pas la dénomination et les limites du quartier de la Citénote 13. À l'occasion des États généraux de 1789, Paris est divisé en soixante districts : l'île est alors pour la première fois divisée en deux sur le plan administratif ; le district des Barnabitesnote 14 couvre la partie à l'ouest de l'axe des rues de la Lanterne, de la Juiverie et du Marché-Palunote 15, et le district Notre-Dame, la partie à l'est. L'île Saint-Louis représente dès lors un district à part.
Ce découpage est modifié dès l'année suivante, avec la création, le 27 juin 1790, des 48 sections révolutionnaires de Paris. La section Notre-Dame couvre la partie de l'île à l'est de la rue de la Barillerie ; elle se réunit dans la salle du chapitre de Notre-Dame. Elle change de nom plusieurs fois, en particulier en 1793 où la déchristianisation lui décerne quelques jours le titre de section de la Raison17. La partie occidentale de l'île est couverte par la section Henri-IV, qui, elle aussi, portera plusieurs dénominations, en l'occurrence section du Pont-Neuf ou section Révolutionnaire18.
La création le 11 octobre 1795 des douze arrondissements maintient ce partage en deux de l'île de la Cité entre le IXe (s'étendant en majorité sur la rive droite) et le XIe (en majorité rive gauche). Cependant, à l'inverse des quartiers administratifs actuels qui s'étendent au-delà des limites naturelles de la Seine, ceux de 1795 respectent l'unité de l'île : la partie ouest est le quartier du Palais de justice, l'est est le quartier de la Cité.

Démographie[modifier | modifier la source]

Voici quelle a été la population de l’île de la Cité aux recensements de population depuis 1800 (chiffres manquants pour les recensements de 1861 à 1990) :
18001817183118361841184618511856
15 60116 14914 96815 38714 95914 91514 66715 032
18611866187218761881188618911896
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19011906191119211926193119361946
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1954196219751982199019992007-
----1 3271 168-